Ostéopathie
Si l’on tend l’oreille au bistrot ou dans la rue, Voici ce que l’on peut entendre :
Un ostéopathe ?
-C’est un rebouteux
-C’est un rhumatologue
-C’est un kiné qui fait craquer les os
- C’est un chiropracteur-
-il impose les mains
-Il remet les os en place
-il fait bouger les os du crâne
Etc, etc….
Alors, un Otséo c'est quoi au juste?
Ostéopathie, la mal nommée ! Car dans notre cas il ne faut pas comprendre « maladie de l’os » mais « maladie par l’os » ce qui, certes n’est pas très explicite mais pas aussi restrictif. Pour bien comprendre il faut donc revenir aux origines.
C’est en 1870 que le Dr Andrew Taylor STILL met en évidence que le défaut d’ajustement de la mécanique osseuse pouvait avoir une incidence sur la pathologie de ses patients. Le terme d’ostéopathie était en train de naître.
En 1892 il ouvre la première école d’ostéopathie l’American School of Osteopthy à Kirksville dans le Missouri. (https://www.atsu.edu/museum/)
Mais il faudra que les ostéopathes attendent pour être reconnus : 1967 aux USA, 1993 en Grande Bretagne, 1996 en Belgique et 2002 en France.
Le Dr A.T.Still a ainsi érigé les 3 grand principes sur lesquels il a fondé l’ostéopathie :
1 :L’unité du corps humain :
Les différentes structures qui composent le corps humain interagissent les unes sur les autres.
Ces structures sont : les os, les muscles, les tendons, les ligaments, les viscères et organes (cerveau, cœur poumons, estomac, foie, intestins, reins etc…) les nerfs qui transmettent les ordres et les informations, les vaisseaux qui transportent les nutriments, les déchets et les hormones.
Tous ces éléments sont soutenus et reliés entre eux par une seule et même structure : les fascias qui ressemblent à une immense toile d’araignée en trois dimensions.
Ainsi tout est relié à tout, tout interfère sur tout.
On comprend facilement que la boiterie due à un problème de hanche puisse engendrer un problème de dos.
Toutes les mamans ont pu constater la rougeur des fesses de leur bébé quand les dents sortent.
Nous avons tous fait l’expérience de s’enrhumer après avoir eu froid aux pieds alors qu’il n’y a apparemment pas de liens directs entre le bout du pied froid et le bout du nez qui coule !
La globalité du corps (constitué de sa structure émue, agissante et pensante) est donc bien plus que la somme de ses parties.
2 : La structure gouverne la fonction :
Si les structures ne sont pas en harmonie alors il apparait un disfonctionnement du corps.
Si on rétablit un corps en équilibrant ses structures, nourriture et repos aideront la nature à faire le reste.
Pour faire simple prenons deux exemples mécaniques :
Si un piston coulisse de travers dans son cylindre, le moteur va chauffer et c’est l’ensemble du moteur qui va souffrir le rendant moins performant.
Ou bien encore si le poids du balancier de l’horloge est mal réglé l’horloge prendra du retard ou de l’avance. L’horloge ne pourra plus remplir sa fonction qui est de donner l’heure exacte.
3 : L’auto-guérison
Le corps est capable de produire toutes les substances nécessaires à sa santé et de réagir aux agressions extérieures. L’ostéopathe ne va donc pas apporter des substances extérieures mais solliciter, stimuler les capacités d’adaptation, de réaction et d’auto-guérison du corps. Ce n’est pas l’ostéopathe qui va guérir le patient, il va aider le corps a trouver ses propres solutions. A-T Still disait « trouvez la lésion ostéopathique, corrigez là et laissez la nature faire le reste »
Certes ces 3 principes ont été posés à la fin du 19ème siècle dans le grand ouest américains à l’époque des pionniers, c’est-à-dire à une époque et dans un lieu où les connaissances médicales étaient rudimentaires. Mais ces grands principes restent d’actualité et se trouvent renforcés par nos connaissances actuelles en anatomie et physiologie.
Si dans ce contexte du far West, l’action de l’ostéopathie se voulait être plus efficace que la médecine « officielle », il est évident qu’aujourd’hui l’ostéopathe ne se place pas en rival.
Il s’intègre dans la proposition de choix thérapeutiques qui s’offre au patient.
Le médecin reste le référent du patient, l’ostéopathe agit en complément ou en première intention et n’hésitera pas à se tourner vers le médecin traitant si besoin. Car il est des cas où la nature se trouve débordée par l’agression extérieure. Les facultés d’auto-guérison ne sont alors plus suffisantes et cela nécessite des investigations ou des traitements qui ne sont plus de la compétence de l’ostéopathe.
Ces grands principes sont comme les 3 mousquetaires, ils ne seraient rien si il n’y en avait un 4ème :
4 : la règle de l’artère est absolue.
le système circulatoire (veineux, artériel et lymphatique) irrigue chaque partie du corps en :
-apportant à chaque cellule tous les éléments indispensables à sa vie (oxygène, nutiments…)
-transportant des informations et des ordres entre les organes (hormones).
-évacuant les déchets secrétés par chacune d’elle.
Ainsi toute tension mécanique dans le corps en créant une gène dans ce flux circulatoire va perturber ce système.
A-T Still disait poétiquement : Ajustez une partie ou l’ensemble du système afin que les fleuves de la vie puissent s’écouler et irriguer les champs assoiffés »
On perçoit alors la définition de la lésion ostéopathie : une restriction de mobilité qui va perturber le bon fonctionnement du corps.
Et l’ostéopathie crânienne ?
en 1899, William Garner SUTHERLAND (un élève de STILL) a l’intuition que le crâne ne forme pas un monobloc osseux mais que les pièces osseuses qui le composent ne sont pas soudées. Il s’emploie à séparer et à rassembler les différentes pièces osseuses du crâne. Il découvre alors un système de sutures « intelligent » entre ces différents os : Ils se chevauchent grâce à des biseaux. Ces biseaux sont orientés, formant un peu comme un système de roues dentées. Les différents os du crâne forment comme un engrenage. Or si une roue de l’engrenage ne répond pas comme il faut à ses voisines alors l’engrenage est bloqué. Si donc les biseaux des os du crâne sont ajustés pour favoriser une mécanique d’engrenage, ce n’est pas pour faire joli mais pour permettre une certaine mobilité.
Sutherland n’arrivant pas à prouver qu’il n’existe pas de mouvement crânien en déduit qu’il doit y avoir une mobilité à ce niveau.
Il tente alors de perturber cette mobilité sur lui-même en utilisant des bandes, des casques créant des appuis en divers endroits….Il observe que selon les zones où il empêche l’elasticité de se faire il déclenche des maux de tête, des vertiges, des irritabilités, des troubles de sa concentration….
Suterland passe sa vie à explorer le concept crânien, développant des techniques de plus en plus douce pour percevoir l’élasticité des sutures et corriger ses défauts.